C.R. de la conférence du 26/2/2016

Compte rendu de la conférence : « Comment accompagner son enfant dans sa quête d’autonomie » présentée par Mme Jacqueline-Marie GANTER, Psychothérapeute

Dans une démarche originale et volontairement active à destination des familles, la Commune de BUHL-LORRAINE a choisi d’organiser des conférences ciblées sur les comportements des enfants dans notre société et les questions qu’ils posent aux parents.

Dans ce cadre, la Municipalité s’est rapprochée de l’association Infinitude (dont le siège est à Strasbourg), qui nous propose un cycle de quatre interventions, animées par Madame Jacqueline-Marie GANTER( Psychothérapeute, professionnelle reconnue de la famille et de l’enfant) sur les thèmes :
– Comment accompagner l’enfant dans sa conquête d’autonomie
– Entre autoritarisme et laxisme il y a l’autorité
– Nos valeurs, que transmettre à nos enfants
– A l’ère du « tout, tout de suite », l’effort n’est pas une valeur à la mode, et pourtant…

En apportant des réponses de spécialistes, ces interventions sont l’occasion d’échanges privilégiés entre les parents et les intervenants.

Les conférences d’une durée de deux heures, se tiennent dans la salle communale de Buhl les vendredis soir de 20h à 22h les 26 février, 29 avril, 30 septembre et 25 novembre 2016.

La première conférence : « Comment accompagner l’enfant dans sa quête d’autonomie a eu lieu le vendredi 26 février.
Elle a été couronnée de succès avec la participation d’une cinquantaine de personnes qui ont constitué un public intéressé et participatif.
En effet, Madame GANTER a su captiver la salle et la rendre active dans les débats en interpellant régulièrement le public par des questions ayant trait aux expériences personnelles vécues par les mamans et les papas, mais aussi les mamies présents.

Elle a commencé par évoquer ce dont l’enfant a besoin en priorité aux différents âges de la vie.
Jusqu’à 18 mois, il a essentiellement besoin d’amour et de câlins. Puis jusqu’à 3 ans c’est d’attention et de temps dont il doit bénéficier, c’est la période où l’enfant découvre, touche à tout et pose des questions. De 3 à 6 ans, c’est la période de l’apprentissage et l’enfant doit être écouté et accompagné dans sa démarche. Enfin de 6 à 12 ans, il faut le valoriser et l’écouter.
Puis elle s’est attachée à décrire comment aménager une maison pour rendre l’enfant autonome ?
Il faut commencer par mettre les choses à sa portée pour qu’il puisse s’en servir. En devenant autonome, l’enfant trouve sa place dans la maison et se sent investi d’un rôle à jouer dans celle-ci. Il apprend ainsi à coopérer avec les autres et à se sociabiliser. Sa valeur est ainsi reconnue. Dans le cas contraire, on fait de l’enfant un assisté qui croit que tout lui est dû pour le restant de ses jours.
Amener un enfant à l’autonomie, c’est lui montrer qu’on lui fait confiance et qu’on est fière de ses réussites. Il ne doit donc pas être surprotégé. Bien souvent les parents font à la place de l’enfant pour gagner de temps, il faut le laisser faire pour qu’il puisse apprendre. Il faut pour cela lui montrer les choses dans le bon sens. L’enfant regarde faire et fait ensuite à son tour et nous le regardons faire. Puis nous réajustons.
S’il casse quelque chose, il ne faut pas lui dire que c’est grave, mais qu’il doit prêter attention aux choses qui l’entourent.
Quand l’enfant veut faire, il faut utiliser son énergie et l’encourager dans sa démarche. Il faut accepter leurs erreurs et leurs maladresses. Il faut savoir accueillir le découragement. Quand un enfant est en difficulté on lui apporte notre aide mais on ne fait pas à sa place.

Il faut éviter de critiquer voir de dévaloriser l’enfant. Il ne faut pas le comparer aux autres, sauf à lui même pour valoriser ses acquisitions, ses progressions. La condamnation, les choses qu’on dit, s’inscrivent chez l’enfant : « l’enfant est un papier vierge sur lequel tout s’inscrit ».

Il faut éviter de le plaindre, de le victimiser, car il traduit cela en « si je suis faible, j’attends que les autres fassent pour moi ». Il doit cependant savoir qu’il peut avoir besoin d’aide et en demander. Il doit savoir qu’il a le droit de se tromper et qu’il peut recommencer, que cela ne pose pas de problème. 

Apprendre l’autonomie c’est aussi apprendre à choisir car choisir c’est aussi renoncer. Il faut le laisser expérimenter les conséquences de ses actes. L’amour pour un enfant c’est aussi savoir lui fixer un cadre. Une parole claire va aider l’enfant.
Nous ne devons pas leurs trouver des solutions, il faut poser la questions « qu’est-ce que tu vas faire pour que cela marche ». Nous les accompagnons mais ils doivent trouver des solutions par eux-mêmes. Le bon sens vient à force de réfléchir, avec le questionnement.

Les enfants doivent se fixer des objectifs concrets, ils doivent avoir une structure mentale et savoir s’organiser. Il doit y avoir une rigueur et une fiabilité. Quand ils s’en sortent, ils sont fiers d’eux.
Au moment de l’adolescence, l’enfant doit avoir de plus en plus de liberté progressivement. Il faut construire la marche vers sa propre liberté.
Les adolescents doivent avoir l’occasion de se différencier. Il faut leur laisser leur espace et leur mode.
Il faut également différencier les besoins et les envies. Nous sommes là pour répondre à ses besoins mais pas à ses envies.
Il ne faut pas transgresser nos valeurs parce que la société les transgresse. Il faut leur donner un modèle d’autonomie en montrant que nous le faisons nous même, en tant qu’adulte comment être autonome ? « Moi aussi je veux encore apprendre ».
La finalité de l’éducation c’est de faire en sorte que les enfants deviennent des adultes capables de subvenir à leurs besoins. L’autonomie se situe au niveau de la gestion des besoins vitaux.

C.B.